Mais pouvais-je faire autrement? Même si j'avais fini par m'abonner à un autre magazine papier, j'ai longtemps espéré voir Joypad redevenir ce qu'il était par le passé, se hisser de nouveau au rang d'incontournable de la presse spécialisée. Mais non, ceux qui en ont fait un nanar l'ont assumé jusqu'au bout; pire encore, ils se considèrent comme bien meilleurs que la Team Pad, la vraie, la seule, celle qui s'est barrée peu de temps après l'arrivée de Future France en 2004. Bref, ce numéro de fin du mag, je ne pouvais néanmoins pas ne pas le mettre dans ma collec', juste pour le geste et avec une petite larme au coin de l'oeil. Parce que côté qualité, ça ne s'est pas amélioré...
Joypad et moi, c'est une histoire d'amour depuis que je l'ai découvert avec le n° 64 de mai 1997 - le numéro 1 date de 1991 -, moi qui à cette époque là passais enfin aux consoles de salon (et à la PS1) et nécessitais les lumières d'une presse de jeunes branchés, fanas de jeux et pleins d'humour. Oui, les Gollum, Rahan, Julo, Angel (dit "La Joconde") et autres Kendy, auront participé à ma culture en ce domaine, m'abreuvant d'infos, tests et previews, quand le net n'en était qu'à ses balbutiements et la concurrence papier nombreuse et impitoyable. Pourquoi Pad plutôt qu'un autre? J'en sais trop rien, juste un feeling, un côté proche, et ce sans renier la qualité des Player One, Consoles +, Playmag and Co que j'avais eu l'occasion de feuilleter avant de faire mon choix. Un abonnement donc, qui dura bien plus loin que le changement d'équipe et de formule de 2004. Je croyais - ou voulais croire - que la qualité allait revenir, puis je me réabonna 2 ans de plus. Fatal error, avec une nouvelle "nouvelle formule" arrivant le mois d'après l'envoi de mon chèque, plus pourrie que pourrie avec des textes qui perdent les signatures - et donc l'identité au magazine - des copiés-collés de Edge, des pages en moins, des tests sans saveur ni notes détaillées (juste globales)... Bref, un mag de chiottes (au sens propre), que je survolais du haut de mon trône. Le divorce eu lieu à la fin de cet abonnement douloureux, en novembre 2009 (n°201). Oui, je l'ai dit: j'ai insisté longtemps.
Aujourd'hui, Joypad tire sa révérence avec le numéro 222, doté de seulement 76 pages (pour 6€50 quand même). Le mag nous remercie de notre fidélité - volontaire ou non - et les derniers rédacteurs y vont de leurs petits mots envers nous. Et les anciens? Absents! Et le peu qu'on en dit, c'est qu'ils ne savaient pas écrire!!! Non mais de qui se moque-t-on? Et ne croyez pas que cet adieu fasse l'intégralité du numéro, car il n'en occupe que 16 pages! Le reste, eh bien il vous montrera la "qualité rédactionnelle" de cette dernière équipe, et vous confortera dans le fait d'avoir changé de partenaire presse; pour ma part c'est vers l'excellent IG Mag que je me suis tourné. Les rédacteurs actuels sont de plus très satisfaits de leur travail, très heureux d'avoir emmené Pad loin des sentiers balisés par leurs prédécesseurs. Un mag sérieux qu'ils disent, non mais vous vous êtes déjà lu? Avoir perdu le lectorat de base ne leur suffisait pas, il fallait en plus que ces jeunots - très peu en connaissait l'existence avant d'y bosser - l'enterre, et avec le sourire de surcroît. Et si vous pensez que j'imagine tout ceci, jetez-y un oeil en librairie: c'est écrit noir sur blanc dans ces 16 pages cultes, aberrantes, honteuses. Pour un ultime numéro, ils auraient pu faire un effort... Je regrette le bon vieux temps de "La vie à la rédac", et espère voir mon magazine favori renaître de ses cendres un jour, par des mecs de notre génération, à l'ancienne. Comme avant 2004.